Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gemeau1blog
20 avril 2009

Droit, femmes : leur corps leur appartient

       Malgré un accès à la contraception aisé, on constate aujourd'hui dans le Monde que la moitié des grossesses sont non désirées, dont 1/4 aboutissent à un avortement. Quelles sont donc les raisons qui freinent les femmes à maîtriser leur fécondité? 

En pleine période de révolution culturelle, les femmes du Nord ont débuté leur combat pour bousculer la hiérarchie. Celles-ci proclamaient leur désir de devenir plus indépendante, financièrement, professionnellement, politiquement, et réclamaient, comme l'annonçaient les slogans de mai 68; par exemple dans la continuité de la loi de Neuwirth qui légalisait la contraception en France en 1967; ‘’la liberté de leur corps, et la maîtrise de leur fécondité'’.

Porté par les mouvements pour la légalisation de l'avortement et de la contraception, l'avortement fut légalisé dans de nombreux pays du Nord, comme en France, le 17 janvier 1975, par la promulgation de la loi Veil. Mais aujourd'hui, pour des raisons sociales, politiques, économiques et religieuses, accompagnées d'idées fausses sur la contraception, ces démarches féminines, vers la maîtrise de leur fécondité, se voient limitées au Nord, mais d'autant plus au Sud. 

Pour faire face à ces limites, de nombreux Etats, organisations non gouvernementales et associations féminines coopèrent pour trouver des solutions. 

L'homme contrôle le corps de la femme, malgré elle. 

Dans une société où l'homme domine sur le plan familiale, politique, économique et religieux, leur prise de position sur la contraception, et l'avortement, fait preuve d'égoïsme envers la femme. 

Prenons l'exemple d'une relation homme/femme, la priorité est accordée au plaisir sexuel masculin. L'homme refuse de porter un préservatif, la femme soumise et insouciante, oublie de prendre sa contraception. De cette relation, deux issues possibles : soit la naissance d'un enfant non désirée, qui une fois, atteint l'âge du premier rapport sexuel, pourra être soumis(e) aux mêmes erreurs que ces parents, ces derniers qui refusent de parler sexualité, considérant celle-ci comme un sujet tabou. Deuxième issue, la femme choisit l'avortement comme 1/4  des femmes ne se sentant prête à être responsable d'une vie pour des raisons sociales ou économiques. Attention, cette situation n'est pas généralisée, c'est un exemple parmi tant d'autres : accident de préservatif, mauvaise utilisation de la pilule... peuvent être source d’une grossesse non désirée. 

Dans le monde rural, soit la moitié des habitants de la planète, la population n'a que très rarement recours à la contraception et à l'avortement, les pères considèrent les enfants comme des "bras" et ‘’source de gagne-pain’’. Contre exemple, dans des sociétés patriarcales, où des pays engagent des politiques anti-natalitées pour limiter leur croissance démographique. Comme la Chine, avec leur politique de l'enfant unique adoptée en 1978, et la législation Indienne qui impose un quota d'enfant (2 par femme) depuis 1985. Ces politiques entraînent un taux de mortalité infantile féminine élevé avec des IVG sélectifs suite aux écographies. Dans ces deux pays, les parents considèrent que "leur fils est leur avenir, élever une fille c'est arroser le jardin de leur voisin".

Les familles pauvres, soit 3 milliards de personnes dans le monde, rencontrent des difficultés économiques pour accéder aux soins médicaux (gynécologie, accès à la pilule contraceptive, IVG), ce qui entraînent des disparités sur l'accès à la contraception, et à l’avortement entre riches et pauvres (voir carte accès à la contraception). Par exemple, le taux de mortalité maternelle en Afrique dût à des IVG clandestins aux séquelles irréversibles est supérieur à 1000 décès pour 100 000 naissances (voir carte taux de mortalité maternelle dans le monde). On constate un échec de la sensibilisation des adolescents à la contraception au Sud, comme au Nord. En France, par exemple, on rescence, aujourd’hui, 200 000 avortements pour 750 000 naissances par an.

Carte_ivg_dans_le_monde

Carte_ivg_dans_le_monde    

D'un point de vue politique, les pays du Nord ont, pour la majorité, légalisé l'avortement, mais au Sud on rencontre une politique, sous l’influence de la religion, rétissante vis à vis de l'avortement. Par exemple, en Afrique, où la population est majoritairement islamique, les hommes politiques prennent  partie pour cette religion qui s'oppose à l'avortement. Cependant, de nombreux pays légalisent cet acte en cas de viol lorsque la vie de la femme ou de l'enfant est en danger ou lorsque la famille est en grandes difficultées économiques (voir carte accès à la contraception dans le monde).

De plus autre religion à se positionner ouvertement contre la contraception et l'avortement, l’Eglise catholique. Dernièrement, le pape Benoit XVI déclarait que le préservatif "aggrave le problème du sida", mais qu'en est-il sur la maîtrise de la reproduction ?

Des idées fausses conditionnent la population sur la contraception.

En plus de toutes ces situations qui freinent la contraception, notre société, par l'intermédiaire des médias ou par manque d'information, croient en des idées fausses sur la contraception. 

Aujourd'hui, toutes femmes informées devraient dire : ‘’Oui, j'ai un risque de grosse au premier rapport’’. ’’Non, la pilule ne fait pas grossir’’, si celle utilisée est adaptée au corps de la femme. ‘’Non, la pilule ne donne pas le cancer’’, mais peut déclarer la présence d'un cancer existant mais non développé. ‘’Non, la pilule ne perturbe pas la fertilité futur’’, quand une femme souhaite une grossesse, elle arrête de préférence au moins deux mois avant, la pilule. ‘’Non, la pilule du lendemain n'est pas une contraception’’, et est prise exceptionnellement suite à un rapport non protégé. Et enfin, ‘’Non, la contraception ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles’’. On doit bien sûr se protéger contre les grossesses non désirées et d'autre part contre le risque de maladies sexuellement transmissibles. 

Sexualité : liberté d'expression, droit de l'homme... et de la femme. 

Les diverses solutions pour faire face à ces limites dans l'accès à la maîtrise du corps de la femme, se basent essentiellement sur le dialogue, la liberté d'expression des femmes sur leur position par rapport à leur sexualité. 

En tant qu’êtres donnant la vie, les parents ont le rôle primaire dans l'éducation à la sexualité de leurs enfants. Refuser de parler de sexualité est une erreur parentale pouvant entraîner la destruction sociale de leur descendance, voir de leur famille.

Les organisations non-gouvernementales s’allient avec les associations féminines et les Etats, depuis la conférence du Caire de 1994, sur la population et le développement, pour poursuivre la démarche des femmes dans l’acquisition de leurs droits dans la législation. Ces derniers travaillent, et dialoguent ensemble, pour faciliter l'accès à la libre sexualité, en créant des centres de planning familiaux, où le but est de venir en aide à la population féminine ; gratuitement, et non à faire du profit ; en mettant à disposition tous moyens de contraception jusqu'à l'accompagnement vers l'avortement en passant par le préservatif et la pilule du lendemain. De plus, ils mettent à disposition des formations aux infirmiers et aux enseignants sur la sexualité pour qu'ils puissent sensibiliser les adolescents de façon la plus complète. 

Par exemple, au Cameroun, des femmes, ayant été touchées par des atteintes sexuelles (viol, grossesses non désirées, IVG), ont lancé une opération école sans grossesses, avec intégration des modules d'éducation à la sexualité dans les programmes scolaires avant l'entrée à l'adolescence. 

Par ailleurs, en Afrique, avec pour modèle la pression féminine des années 60-70 au Nord, fut créer une organisation non gouvernementale de femmes militant pour l'effectivité de leurs droits inscrit dans la loi, ‘’Femmes dans la loi pour le développement en Afrique’’. Ce type de mouvement est l'exemple même de la voie à poursuivre pour accéder aux droits de la femme dans la législation, et par conséquent la liberté de son corps.

Au Bangladesh, cette coopération se traduit par une véritable réussite, le nombre d'enfants par famille est passé de six à trois enfants. Ce pays, très pauvre, a fait des efforts remarquables pour fournir des services de santé aux femmes jusque dans les zones rurales les plus reculées.

Enfin, le dialogue avec le gynécologue se voit facilité, par les centres de plannings familiaux possédant un spécialiste, avec des coûts peu élevés. En tant qu'interlocuteur de la vie, de la vie choisie, le dialogue avec le gynécologue ne doit être ni une peur, ni un tabou. Les spécialistes indépendants, quant à eux, tendent à réduire les coûts des visites au Nord, cette raison économique constitue un véritable frein à l’efficacité de la contraception. 

La position de l'homme dans notre société freine la maîtrise de la fécondité de la femme par leur emprise familiale, politique, économique et religieuse. A cette affirmation, répond la question de la place de la femme dans notre société portée par le mouvement de vouloir transcrire leurs droits dans la législation. C'est grâce à ce combat, que femmes de tout horizon, du Nord ou du Sud, riche ou pauvre, entraîneront Etats, organisations non gouvernementales et associations féminines à coopérer pour faire face aux limites posées par l'égoïsme des hommes vis-à-vis de la contraception et de l’avortement.

Bibliographie :

  • Articles de périodique :

- Ravignan, Antoine De - Femmes du Sud : leur corps leur appartient - Alternatives internationales, septembre 2006, n°032, p. 66-75.

- Frydman, René - La fabuleuse histoire récente de la gynécologie-obstétrique - Pour la science, octobre 2002, n°300, p. 118-121.

- Chemin, Anne - Le planning familial, 50 ans et de nouveaux combats - Le Monde, 3 mars 2006, n°19006, p. 22-23.

- Kutten, Frédérique - Les limites de la contraception - Pour la science, juillet 2008, n°369, p. 8-11.

  • Site internet :

- www.planning-familial.org, consulté depuis janvier.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Gemeau1blog
Publicité